Quand la nuit délivrée s'effondre sur mon lit
Se glissant sur les tuiles luisantes du toit
Jusque devant mes yeux pour apaiser l'envie
Des caresses brûlantes en dessous des draps,
Quand mon sommeil s'enfuit soudain à ta poursuite,
Que le rêve et la vie dansent tant qu'ils se figent,
Que plus rien ne semble ralentir cette fuite
Des soupirs espacés que l'absence m'inflige,
Les paupières du coeur entrouvertes s'amusent
À laisser transpirer des horizons splendides
Loin derrière ces pays où les odeurs infusent
Mes espoirs essaimés au dessein de l'exode.
Frontières et mots déçus n'ont plus aucun pouvoir
Dans ce monde impérieux qui s'impose soudain
Et toutes mes pensées vers lui se laissent choir
Comme l'eau vers la mer et les vies au destin.
Esseulés, sans issue, mes songes sont scellés ;
Tous font le même rêve : dans un orbe, une femme
Est assise en tailleur, comme sur un secret ;
Tous l'aiment et sont prêts à lui dévouer l'âme.
C'est quand je suis ainsi enivré par la nuit,
Quand tu dors sûrement, que tes rêves sont doux,
Que tout mon corps s'éveille à l'idée d'une vie ;
Qu'il tremble parfois même en murmurant un « nous »
Entouré de merveilles et d'un bonheur promis
Par nos enfants rieurs que je devine heureux ;
Leur moindre coup de pied dans mes pensées suffit
À les faire courir et jouer dans tes yeux.
L'avenir n'a plus d'ombre et je crois détenir
Dans ma paume crispée, comme on serre la vie,
Mon sort avec ton coeur lié par un sourire.
Je sens battre la chair et les rêves à demi,
Tu t'appuies contre moi pour que nos âmes vibrent,
L'harmonieuse musique est déjà en cavale,
Nos souffles suspendus ont trop peur d'être libres ;
Nous les retenons tant que la nuit les avale.
Là, j'entrouvre les yeux pour trouver ton regard :
Ils ne voient que les blancs murs de ma solitude,
Mes mains battent les draps en cherchant au hasard
Le revers de ta main, mais le réveil est rude...
Car la nuit t'a repris. Il me reste l'espoir !
Mon sommeil est parti voguer loin vers le jour
Il te cherche pourtant de l'aube jusqu'au soir
Mais la nuit t'a repris... Il me reste l'amour.
La vie c'est ça, un bout de lumière qui finit dans la nuit
La nuit, on imagine ce qu'on désire et tout paraît possible. Au grand jour, l'imagination pâlit.
La nuit, on voit des choses inexistante et on y croit.
Pas d'aile, pas d'oiseau, pas de vent, mais la nuit, Rien que le battement d'une absence de bruit.
Existe-t-il au-delà de la silencieuse nuit Un jour sans fin ? La mort est-elle une porte conduisant vers la lumière ? Nous ne le pouvons dire.
Commentaires
super chanson je l adore