L'Atlantide
par Claude Marcil

Vers l'an 600 avant la naissance du Christ, Solon était l'homme politique le plus connu de Grèce. Il venait d'achever à Athènes une série de réformes politiques et économiques et avait sagement décidé de se retirer quelque temps pour laisser ces mesures prendre effet. Il se rendit alors en Égypte, plus particulièrement dans la ville de Sais, alors capitale administrative du pays. C'est à Sais que des prêtres lui racontèrent la fabuleuse histoire de l'Atlantide.

Selon les prêtres, les Atlantes habitaient, il y a longtemps, un archipel dont une des îles s'appelait Atlantis. C'était un riche empire, pourvu à profusion de plantes utiles, d'animaux et de métaux. Ne se contentant pas de ces richesses naturelles, les Atlantes étaient des commerçants et des navigateurs accomplis; ils avaient doté leur ville, éloignée de cinq milles de la mer, d'un port artificiel remarquable. En outre, ils étaient d'excellents architectes et de grands artistes qui avaient élevé des constructions où le blanc, le noir et le rouge se combinaient en dessins variés. Mais les Atlantes tentèrent de s'emparer d'une partie de la Grèce et ils furent repoussés. Selon les prêtres égyptiens, Posséidon, le dieu de la mer, décida de les châtier pour être sortis de leurs îles; il provoqua des tremblements de terre et des inondations qui engloutirent l'Atlantide et les autres îles.

Solon s'étonna de ce qu'un fait historique aussi important n'ait laissé aucun souvenir chez les Grecs. Les prêtres lui répondirent en riant: “Solon, vous autres Grecs, vous êtes perpétuellement enfants. Vieux, pas un Grec ne l'est. (…) Votre âme ne renferme aucune opinion antique de vieille tradition, ni aucun savoir blanchi par le temps.”

En effet, les pyramides égyptiennes étaient debout bien avant que les Grecs n'aient occupé la Grèce et ses îles. Lorsque Solon revint en Grèce il raconta l'histoire à ses proches et à ses enfants. Près de deux siècles passèrent, puis, le philosophe Platon écrivit l'essentiel des informations dans deux volumes présentés comme le récit d'événements s'étant réellement produit. Platon fixe à 9000 ans avant le Christ la destruction de l'Atlantide, qu'il situe dans l'Atlantique, car les prêtres égyptiens avaient précisé que les Atlantes vivaient à l'ouest de l'Égypte, au-delà du détroit de Gibraltar. Dans sa description, Platon signale que, par l'Atlantide, on pouvait passer au continent en face. Le philosophe aurait probablement donné plus d'informations, mais son dernier livre se termine brutalement, au beau milieu d'une phrase…

Pour Platon, aucun doute, l'histoire de l'Atlantide qui “disparut sous la mer en un seul jour et une seule nuit” est vraie. Il précise: “Cette histoire, bien qu'étrange, est certainement vraie puisqu'elle a été relatée par Solon, le plus ancien des sept sages.”

A l'époque, l'opinion publique était divisée. Certains croyaient que le récit était exact dans ses moindres détails, alors que d'autres, tel Aristote, affirmaient qu'il s'agissait là de légendes. Commentant la fin brusque du livre de Platon, Aristote écrivait: “Lui qui la fit (l'Atlantide), la détruisit”. Ainsi, pour Aristote, le premier d'une longue liste de sceptiques, Platon avait fait sombrer l'Atlantide dans les profondeurs de l'océan pour prévenir la critique qui aurait pu s'intéresser à la localisation actuelle de l'archipel et de l'île Atlantis. Au cours des siècles qui suivirent, la pensée d'Aristote se propagea par les chrétiens et, bientôt, seuls les érudits se rappelaient les textes de Platon.

A la fin du Moyen-Age, les Turcs s'emparent de Constantinople chassant ainsi les savants grecs. Ces derniers remettent à la mode les textes de Platon et l'imprimerie fait le reste. A cette même époque, débute, avec Colomb, Cartier, Cabot, l'ère des grandes découvertes et on se souvient des textes de Platon. Ce dernier écrivait que, au-delà du détroit de Gibraltar, il y avait eu une grande île et, plus loin, un continent. Aussi, la découverte d'un nouveau continent, l'Amérique, cause un choc chez les savants qui y voient la preuve des écrits de Platon.

D'autres éléments s'ajoutent peu a peu. Les légendes aztèques rapportent qu'un Dieu blanc et barbu est venu de l'Est il y a fort longtemps. On s'interrogea également sur les ressemblances étranges entre les pyramides du Mexique et celles de l'Égypte, de même que sur les momies des incas et celles des pharaons. De même, comment est-il possible que certaines plantes ne poussent qu'en Afrique et en Amérique: comme ce n'est qu'au milieu du XXe siècle qu'on accepte l'idée de la dérive des continents (l'Afrique était jadis imbriquée dans l'Amérique du sud), on suppose alors que l'Atlantide était au milieu de l'océan Atlantique avant de s'enfoncer sous les flots. Pour beaucoup d'auteurs, il devient évident que l'Atlantide a été le pont entre l'Amérique et les vieux continents.

Mais comme on ne trouve pas de preuve concluante, l'Atlantide retombe dans l'oubli pour quelques siècles.

En 1882, Ignatius Donelly écrit Atlantis, Myths of the Antediluvian World? Le succès du livre est phénoménal. Cinquante éditions se succèdent et l'ouvrage circule parmi tous les amateurs de mystères. Selon Donelly, l'Atlantide est le berceau de la civilisation et beaucoup de lecteurs sont d'accord. Les cultes atlantes foisonnent dans toutes les couches de la société européenne et le premier ministre de la Grande-Bretagne, Gladstone, tente même d'obtenir l'approbation du cabinet britannique pour le financement d'un navire d'exploration destiné à rechercher l'Atlantide.

Au début du vingtième siècle, la famille Krupp, les marchands d'armes les plus riches d'Europe, dépense un demi-million de dollars pour financer une expédition dans le Matto Grosso au Brésil, à la recherche de l'Atlantide. En vain.

En fait, on prétend toujours que l'Atlantide n'est pas là où on la cherche. On la situe au Maroc, au Sahara, dans la mer du Nord, en Sibérie et en Belgique! Paul Schliemann, petit-fils du célèbre archéologue Henrich Schliemann, le découvreur de la ville de Troie, écrit un livre en 1911, How I discovered Atlantis, the Source of all Civilizations, qui raconte que son grand-père aurait laissé peu avant sa mort, une lettre cachetée destinée a n'être ouverte que par un membre de sa famille qui consacrerait sa vie aux recherches sur l'Atlantide. Alors que le public est convaincu que la solution est à portée de la main, des experts découvrent que Paul a fabulé allègrement.

Quelques années plus tard, un dénommé James Churchward révèle à son tour que des prêtres hindous lui ont appris qu'il y avait deux continents disparus, l'un, l'Atlantide, qui a sombré dans l'Atlantique et l'autre, le continent Mu qui a sombré dans le Pacifique. Là aussi, on constate rapidement que Churchward n'offre pas l'ombre d'une preuve.

Lorsqu'on découvre qu'une chaîne de montagnes existe bel et bien au milieu de l'Atlantique Nord et que des îles comme les Acores et les Canaries sont les sommets émergeants de chaînes de montagnes englouties, les rumeurs repartent de plus belle, alimentées par des voyants, tel l'Américain Edgar Cayce.

Mais depuis les années 1960, on s'est demandé si on ne cherchait pas l'Atlantide trop loin, se rappelant que les Égyptiens ne connaissaient, somme toute, rien aux choses maritimes et que pour eux le détroit de Gibraltar était une notion géographique on ne peut plus vague. La seule chose certaine est que l'Atlantide devait se trouver à l'ouest de l'Égypte. Puis, à mesure que les découvertes archéologiques se succédaient en Méditerranée, on découvrait de plus en plus l'importance d'un empire dont on savait peu de choses, celui de l'île de Crète.

En effet, la civilisation crétoise n'avait été redécouverte qu'au début de ce siècle avec les fouilles de l'archéologue Arthur Evans. Les anciens Grecs l'avaient complètement oubliée et ne se souvenaient vaguement que de quelques mythes, celui du Minotaure, du fil d'Ariane, des combats de taureaux, etc. Or, les fouilles archéologiques ont révélé une civilisation agréable, pacifique, avec des maisons familiales à deux ou trois étages, l'eau courante et l'égoût. La civilisation crétoise était le centre d'un vaste empire qui, par son commerce et son influence, s'étendait sur une bonne partie de la Méditerranée, à une époque où les peuples craignaient la mer. En somme, tout le commerce entre l'Europe, l'Asie et l'Afrique était aux mains des Crétois qui dominaient la mer. Selon les anciens Grecs, la civilisation crétoise avait été anéantie par l'invasion des Grecs.

Mais les découvertes archéologiques montrent plutôt que la civilisation crétoise a été frappée par une mystérieuse catastrophe vers 1500 avant Jesus-Christ. Des fouilles effectuées près de la Crète sur l'île de Thera, appelée Santorin, ont montré que l'île avait subi une gigantesque inondation.

Dans l'Antiquité, Thera était surnommée “la ronde” à cause de sa forme, mais l'éruption d'un volcan ayant détruit et englouti une partie de l'île, celle-ci a aujourd'hui la forme d'un croissant. Cette explosion, de même que les raz de marée provoqués par les secousses sismiques, ont probablement été l'une des causes du déclin de la Crète et de sa conquête ultérieure par les Grecs. Des forages ont en effet révélé la présence de cendres volcaniques sur Thera et en Crète, permettant d'imaginer l'ampleur de l'explosion.

L'examen scientifique démontre que l'éruption de Thera atteignit une violence de beaucoup supérieure à celle du Krakatoa en 1889. Dans ce dernier cas, le bruit de l'explosion fut entendu à 4800 kilomètres de là. Un nuage de poussière s'éleva à 80 kilomètres dans les airs, plongea la ville de Djakarta, distante de 160 kilomètres, dans une obscurité totale et recouvrit celle de Bandoeng, distante de 240 kilomètres. Une partie de l'île s'effondra, la mer s'y engouffra, suscitant une vague qui dévasta tout sur son passage, atteignant encore 15 mètres de hauteur à 80 kilomètres de son point de départ! Un phénomène d'une telle envergure ne se reproduit qu'une fois tous les 10 000 ans. C'est probablement ce qui s'est produit au coeur de l'empire crétois.

L'énigme est-elle résolue? Pas pour ceux qui veulent continuer à croire en la mythique Atlantide. Celle-ci a fait l'objet de plus de 5000 volumes et de tonnes d'articles. Elle a inspiré les classiques. Elle demeurera une partie importante de notre culture.

Nostradamus

Quelques exemples issus de
“Nostradamus: les Centuries”, de Marc Luni:

Les prédictions des Centuries touchent autant de faits passés, que contemporains ou à venir. Ecrit il y a presque cinq cents ans, le quatrain I.55 nous rappelle immédiatement un événement récent bien connu:

Sous l'opposite climat Babylonique,
Grande sera de sang effusion,
Que terre et mer, air, ciel sera inique,
Sectes, faim, regnes, pestes, confusion.

Les commentateurs ne s'y sont pas trompés. Tous y ont vu la Guerre du Golfe, tant l'événement relaté correspond à la réalité que l'on a vécue. Mais même lorsqu'on en est convaincu, il convient d'insister sur les détails que Nostradamus indique. Pouvait-il en effet, par exemple, s'agir d'une autre guerre en Irak, l'ancienne Mésopotamie? Quels détails confirment définitivement le premier point de vue?
Aucun vers du quatrain n'est innocent. Le premier situe l'événement à la fois dans le temps et dans l'espace. Ce sera en Irak, l'ancienne Mésopotamie, mais de surcroît “sous un climat opposite”: les soldats évolueront dans la chaleur du désert, tandis que leurs pays respectifs connaîtront un climat très différent. Ce sera le vent et le froid. La Guerre du Golfe éclata… en Janvier 1991.
Il y aura une guerre mortelle, des morts par milliers. Mais d'un seul côté nous dit Nostradamus, tant les forces des belligérants seront déséquilibrées. Les Irakiens auront face à eux en effet des forces immensément supérieures. Ce sera le cas sur la terre, sur la mer et… dans le ciel, dit le troisième vers. L'aviation eut un effet un rôle déterminant. Les Américains multiplieront délibérément les bombardements afin d'épargner les forces engagées au sol. Les images des tirs nocturnes de la DCA resteront dans les esprits.
Le dernier vers finit de compléter le tableau de cette guerre. Il donne “tout simplement” le contexte politique de toute la région au moment et au lendemain de l'événement. L'armée irakienne sera en déroute, les règnes voisins (Israël) seront bouleversés, et les Kurdes (”sectes”), visés par un Sadam Hussein affaibli et menacé, seront touchés par les armes chimiques (”pestes”).

VIII.66:
Quand l'ecriture D. M. trouvée,
Et cave antique à lampe descouverte,
Loy, Roy & Prince Ulpian esprouvee,
Pavillon Royne & Duc sous la couverte.

Il relate quatre événements sans rapports apparents, si ce n'est d'être conco

mitants, ainsi que le suggère leur association dans un même quatrain.
Les deux premiers vers annoncent la découverte d'un mystérieux texte “D.M.” et de fouilles sur un site antique.
Le troisième la loi “éprouvée” dans son pays lors du règne d'un prince roumain .
Le quatrième, durant un fait de guerre (le premier sens du mot “pavillon” correspond à la tente des campements des gens de guerre), des intrigues de Cour sans autre précision de lieu, mais ce qui laisse à penser qu'elles seront d'importance (sans doute en réalité au centre du quatrain), et touchant la France absente du quatrain, mais en apparence seulement, selon un principe éprouvé tout au long des Centuries.
Guère d'événements historiques ne ressemblent autant à ceux évoqués dans le quatrain que ceux qui suivent:
On trouvera le papyrus contenant l'œuvre de Philodémos intitulée… “De Musica” (”D.M.”!), lors de fouilles à Herculanum. L'un et l'autre seront les premiers titres de gloire de l'archéologie moderne, et en cela d'autant plus importants.
En Roumanie, cette “loi éprouvée” sera l'œuvre du prince Constantin Mavrokodato. Il changera en effet les lois de son pays en abolissant les servitudes féodales des paysans.
Quant à ces intrigues de Cour mettant un Grand du Royaume “sous la couverte” et faisant entrer en jeu une “Reine”, elles correspondent sans le moindre doute au règne de Louis XV. On viendra alors en effet à peine de déclarer la Guerre de Sept Ans, et le comte d'Argenson sera disgracié par Madame de Pompadour.
Tous ces événements étonnants, sans rapport logique, et bien impossibles à inventer, se dérouleront ensemble, et en respectant la chronologie du quatrain, dans un délai de moins de quatre ans: entre 1753 et 1757.

IV.96:
La soeur aisnee de l'Isle Britannique
Quinze ans devant le frere aura naissance:
Par son promie moyennant verrifique,
Succedera au regne de balance.

En 1783, La Grande Bretagne reconnaîtra l'indépendance de l'une de ses colonies, une vaste terre, un pays plus grand qu'elle-même et qui dominera bientôt le monde: les États-Unis d'Amérique. Ceux-ci mettront en place leur Constitution en 1787. En prouvant que leur idéal capitaliste est viable, ils survivront à leur seule rivale: l'URSS communiste . Quinze ans plus tard, en 1800: création du Royaume-Uni.Certaines prédictions concernent les plus grands drames de l'Histoire, et nous avertissent des guerres qui troubleront le monde:

XI.25:
Six cens & six, six cens & neuf,
Un Chancelier gros comme un bœuf,
Vieux comme le Phœnix du monde,
En ce terroir plus ne luyra,
De la nef d'oubly passera
Aux champs Elisiens faire ronde.

Voici comment l'on peut traduire ce sixain, c'est-à-dire le comparer aux événements précis qui se sont effectivement déroulés:
606 et 609 mois après sa naissance, Adolf Hitler, le puissant Chancelier, ce Néron qui semblera traverser les siècles, ne montrera plus au monde de quoi être respecté.
Il détruira un pouvoir français qui ne laissera pas un grand souvenir, et qui aura permis à Hitler de défiler en vainqueur sur les Champs-Elysées.
C'est effectivement l'image qui symbolisera la défaite de 1940 et qui restera gravée dans la mémoire de tous les Français. Il convient de préciser que la célèbre avenue n'existait même pas encore au temps de Nostradamus…

II.91:
Soleil levant un grand feu lon verra,
Bruit & clarté vers Aquilon tendants.
Dedans le rond mort & cris lon orra,
Par glaive feu, faim, mort les attendans.

Beaucoup de quatrains concernent le destin de l'Europe, et ces événements de 1987 qui précéderont de quelques années la création de l'Union Européenne:

XI.8: 1987
Un peu devant l'ouvert commerce
Ambassadeur viendra de Perse,
Nouvelle au franc pays porter:
Mais non receu, vaine esperance,
A son grand dieu fera l'offense,
Feignant de la vouloir quitter.

L'Histoire encore une fois donna raison à Nostradamus: Un peu avant l'ouverture des frontières économiques de l'Union Européenne, qui aura lieu en 1992, un certain Wahid Gordji, agent de l'ambassade d'Iran à Paris, causera la rupture des relations diplomatiques entre la France et son pays. Soupçonné d'être complice des actes terroristes arabes, Gordji restera en effet longtemps à l'abri des murs de l'ambassade, et il faudra de longs efforts diplomatiques pour régler la situation.Concernant les années 1980 - 90:

III.76:
En Germanie naistront diverses sectes,
S'approchant fort de l'heureux paganisme,
Le coeur captif & petites receptes,
Feront retour à payer le vray disme.

L'Allemagne sera le berceau de plusieurs idéologies: du fascisme et du marxisme, notamment. Ce sera aussi le pays des écologistes, dont la pensée rappellera “l'heureux paganisme”: l'ancien culte… de la nature. Mais l'enthousiasme qu'ils soulèveront sera rapidement affecté par la crise, et l'idéologie précédente, à cause de la réunification, coûtera encore plus cher à l'Allemagne.

II.32: 1993-95, 1996
Laict, sang grenoilles escoudre en Dalmatie,
Conflict donné, peste pres de Balennes
Cry sera grand par toute Esclavonie,
Lors naistra monstre pres & dedans Ravenne.

En Europe, il y aura la paix mais tous les peuples du monde, à travers l'ONU , iront se battre en Dalmatie, c'est-à-dire… en ex-Yougoslavie.
Le conflit abandonné , une calamité vaincra face aux terres italiennes quand le nationalisme brillera en Serbie .
Un même événement se produira alors près de Ravenne, à Venise, où Bossi proclamera l'indépendance du Nord de l'Italie .Une autre prédiction célèbre a beaucoup impressionné. Celle où Nostradamus annonce le “règne de la Rose” en France. François Mitterrand portera en effet au pouvoir ce symbole qu'il choisit pour le Parti Socialiste.
Le sixain qui suit précise cette étonnante et troublante prédiction. Il annonce aussi l'élection de son concurrent le plus évident: Jacques Chirac.

XI.44: 1981 à 1995
La belle roze en la France admiree,
D'un tres-grand Prince à la fin desiree,
Six cens & dix, lors naistront ses amours
Cinq ans apres, sera d'un grand blessee
Du trait d'Amour, elle sera enlassee,
Si à quinze ans du Ciel reçoit secours.

La “Traduction des Centuries” rapproche du quatrain ces événements qui se sont effectivement produits:
On verra la Rose, symbole du Parti Socialiste, régner en France, amenée par François Mitterrand, dont beaucoup attendront longtemps la fin : durant deux septennats. Son destin aura été décidé à partir de 1965, l'année de sa première candidature aux présidentielles, 600 mois après sa naissance .
Mais cinq ans après son avènement, la Rose “sera blessée” par Chirac et la cohabitation. Et c'est à ce Sagittaire, qui prendra la pomme comme emblème , qu'elle sera une nouvelle fois liée. Ce sera une autre cohabitation, mais cette fois Chirac-Jospin, si, quinze ans après son avènement, elle reçoit encore du Ciel une aide inespérée: la dissolution de l'Assemblée Nationale.

IV.30: 1969 - futur
Plus unze fois Luna Sol ne voudra,
Tous augmenté & baissez de degré:
Et si bas mis que peu or on coudra,
Qu'apres faim, peste, descouvert le secret.

Après dix programmes de préparation de fusées qui monteront et descendront dans le ciel, Apollo XI, qui portera le nom du dieu grec du Soleil, symbolisera la conquête de la Lune.
Il y aura d'autres voyages, mais on abandonnera son exploitation, beaucoup trop coûteuse. Après la crise et l'épidémie du Sida, on trouvera un système meilleur.
En fait, ce sont tous les quatrains IV.29 à IV.33 qui décrivent l'ensemble des progrès scientifiques qui ont marqué le XXème siècle. Il est un “hasard” bien singulier de trouver en effet rassemblés, et traduits conformément à cela, les quatrains qui annoncent la conquête de la Lune, la découverte de la fission de l'atome et des nouvelles planètes du système solaire, et les progrès futurs.

Nostradamus aujourd'hui

“Les Centuries” ont donné lieu à d'innombrables commentaires depuis des siècles, si bien que tout le monde en a entendu parler, mais le plus souvent à travers ses commentateurs, et sans avoir lu le texte. Le livre de Marc Luni permet d'éclairer le lecteur sur cette oeuvre, en en reproduisant l'intégralité et en mettant en correspondance les événements historiques et les quatrains qui semblent les annoncer avec une clarté et une précision étonnantes.
C'est ainsi que l'on retrouve les quatrains célèbres, qui ont accompagné les grands événements de l'histoire, et qui ont depuis longtemps étonné les lecteurs des Centuries: “le lyon jeune le vieux surmontera”, qui annonçait la mort d'Henri II au cours d'un tournoi, “le moine noir en gris dedans Varennes” prédisant la fuite de Louis XVI, “un empereur naistra pres d'Italie”, l'avènement de Napoléon, “la rose”, celle de François Mitterrand, qui gouvernera la France… Comme les quatrains les plus célèbres, les prédictions des Centuries sont troublantes de clarté.
Avec ce nouvel ouvrage, on peut porter un autre regard sur “les Centuries”, et juger de la valeur prophétique, non pas de quelques extraits choisis, mais de l'ensemble de l'oeuvre, qui annonce bien tous les événements de l'histoire, du passé ou du futur. Autant de quatrains délaissés jusqu'ici, autant de prédictions, contrairement aux idées réçues, d'une exceptionnelle clarté. On y voit que Nostradamus a prédit, entre autres innombrables événements, la découverte des Manuscrits de la Mer Morte, décrit l'assassinat de J.F.Kennedy à Dallas, et dévoilé les mystères qui l'entourent, annoncé la restauration des Jeux Olympiques par un Français, l'avènement de Jacques Chirac après deux tentatives infructueuses et deux septennats de François Mitterrand, la durée exacte de la Russie communiste, tous les changements, les progrès, les événements à venir et… la traduction de ses Centuries.
A l'approche de l'An 2000, Nostradamus est bien sûr encore d'une actualité brûlante. Mais la fin du monde n'est pas pour l'an 2000, et, contrairement aux idées reçues des commentateurs peu sérieux, on se rend compte avec cet ouvrage que le médecin de Salon de Provence a écrit pour que ses textes éclairent plusieurs siècles. Il dit avoir publié son oeuvre ambitieuse pour les générations futures, et il précise que le cours du temps continuera encore longtemps après le terme de ses prophéties…
On pense que notre époque est particulièrement attirée vers l'irrationnel, encouragée par cette date charnière à venir. Toutes les époques, et non pas seulement la nôtre, ressentaient les mêmes besoins: l'astrologie était en vogue chez les Mésopotamiens; il y a juste deux mille ans, les contemporains du Christ appartenaient à de nombreuses sectes messianiques; tout le Moyen-Age est réputé pour être religieux, fervent et superstitieux; la Renaissance a vu l'explosion de l'Astrologie, et l'on pensait, selon les termes de Luther, que “la fin du monde était à nos portes”; le XIXème siècle a vu l'éclosion de toutes les sectes nouvelles qui vivent encore aujourd'hui… et aucune de ces périodes ne pensait que la fin du monde serait pour l'an 2000, terme tellement lointain!
L'homme a toujours ressenti ce besoin de rêver, de réfléchir, de savoir. Nostradamus a la même démarche que les humanistes de la Renaissance: il pense que le destin de l'homme est éclairé par les leçons du passé. C'est ce que l'on ressent encore aujourd'hui, dans une époque que nous vivons, et qui n'a jamais ressemblé autant à celle que vivait Nostradamus: la Renaissance était l'époque des grandes découvertes, celle de l'Amérique en particulier; l'Eglise était en crise et l'astrologie était en vogue; c'était l'époque des progrès scientifiques; et de l'invention de l'imprimerie. S'il fallait décrire notre époque, utiliserions-nous d'autres termes? Nos grandes découvertes, c'est l'exploration spatiale; l'Eglise est en crise et l'astrologie est en vogue; et l'on entend dire qu'après l'imprimerie, c'est l'utilisation de l'internet qui va révolutionner notre vie, et changer les pensées. Les textes de la comédie musicale “Notre-Dame de Paris” reprennent ces mêmes thèmes avec beaucoup d'à-propos, faisant le parallèle entre ces deux époques: “les livres des écoles tueront les cathédrales”; “le monde est entré dans un nouveau millénaire”…

L'engouement actuel pour Nostradamus, le médecin et prophète de la Renaissance, s'inscrit dans cette très forte logique. Lui même annonce que ses prophéties seront comprises et traduites - il en précise le contexte dans un quatrain particulier, ce qui n'avait jamais été vu avant la traduction intégrale qui vient de paraître -. Et il annonce à ce moment une nouvelle période, “où l'ignorance sera dissipée”: où tout le monde aura accès au savoir, et où ses prophéties et les leçons de l'histoire éclaireront le destin de l'homme.

Nostradamus

Né à Saint Rémy de Provence et mort à Salon de Provence, il aura été l'un des grands esprits de son temps. Le 500è anniversaire de sa naissance met les deux villes provençales en émoi.

Avec lui, le problème semble toujours le même. De qui parle-t-on ? Du médecin, de l'herboriste, de l'astrologue, de l'écrivain, du philosophe, de l'humaniste ou, pourquoi pas, du cuisinier?

Le public planétaire s'en tient au prophète ésotérique. Dommage, c'est un peu juste, et si alambiqué qu'entre toutes les interprétations de ses Centuries, notre homme n'y retrouverait pas ses petits. L'heure est donc venue de rétablir cette figure dans toute sa dimension, comme dans son époque.

Le consistant programme de cet anniversaire devrait aider Nostradamus à apparaître enfin comme “le creuset dans lequel se subliment toutes les tendances venues de l'Antiquité pour exploser dans le fabuleux XVIè siècle.”

Médecin voyageur

On sait peu de choses de Nostradamus. De son vrai nom Michel de Nostredame, il est né le 14 décembre 1503 à Saint-Rémy-de-Provence. Après des études de Lettres humaines à Avignon, il part à Montpellier, où il devient médecin à l'âge de 22 ans. En 1531, on trouve trace de lui à Agen. Il y devient père de deux enfants, qu'il perd rapidement, frappés par la peste. De 1540 à 1545, il voyage à travers la France puis est appelé à Aix pour tenter d'éradiquer la peste. Il y expérimente alors sa “pharmaceutie” à base de roses. En 1547, il revient définitivement s'installer à Salon-de-Provence et y restera jusqu'à sa mort, en 1566. Pendant ces 20 ans, quelques allers-retours en Italie lui font découvrir les vertus thérapeutiques de la confiture, qu'il contribue à diffuser en France.

Mystères autour de sa biographie

Si la trajectoire de Nostradamus est celle d'un héros de roman, plusieurs témoignages, dont celui de son fils César, (”Histoire et chronique de Provence”) ont brouillé la biographie du “prophète”. A l'époque où il voyage à travers la France pour mettre en pratique ses talents de médecin, il se dit par exemple que Michel de Nostredame est appelé à Lyon pour soigner les malades. Or, les archives de la ville de Lyon n'attestent pas clairement de son passage… De même, pendant la période de semi-errance (1540-1545) qu'il traverse, certains affirment que Michel de Nostredame aurait embarqué pour l'Egypte. Difficile donc de retracer avec précision l'itinéraire d'un homme qui, par nécessité et par choix, avait pris goût au voyage…

Des plantes qui ont changé le cours de sa vie

Une prophétie se réalise, et Nostradamus acquiert une légitimité que l'Eglise, dans un siècle de tourments, ne peut pas remettre en cause. Pourtant, le “prophète” n'avait pas que des admirateurs.

Il prédit la mort du prince

Très rapidement, les Centuries écrites en 1555 obtiennent une audience importante. Ayant eu vent de sa renommée, la reine Catherine de Médicis appelle Nostradamus en 1556 à la Cour pour établir l'horoscope de ses fils. Jusqu'en 1564, il sera l'astrologue attitré de la famille royale et son médecin officiel.

C'est entre-temps qu'un événement force définitivement son prestige : en 1559, le prince Henri II meurt à l'issue d'une joute qui l'oppose au comte de Montgomery. Un décès que Nostradamus avait prévu dans le 34e quatrain de la première centurie : “Le jeune lion vaincra le vieux / Dans la lice martiale en duel singulier / Il lui crèvera les yeux, la tête protégée par un heaume en or / Après deux combats, une dernière joute, puis il mourra d'une mort cruelle”. Pour ses contemporains, c'est la preuve que Nostradamus voit clair et juste.

La peste, la guerre, la peur d'une invasion turque

Ses contemporains sont d'autant plus prompts à le croire que le contexte de l'époque y est favorable. Nostradamus est né au début d'un siècle de tourments et de craintes apocalyptiques : et si la peste était le premier fléau annonciateur de la fin du monde ? Le jour même de sa naissance, le 14 décembre 1503, le Parlement d'Aix-en-Provence doit quitter la ville, contaminée par l'épidémie. D'autres événements contribuent à donner du poids aux prévisions de Nostradamus : au milieu des années 1550, l'Europe subit un refroidissement climatique important, la guerre entre souverains reprend après quelques années de paix. Et surtout, les armées turques, conduites par Soliman le Magnifique, avancent vers l'Ouest : en 1529, elles assiégent Vienne. Le futur sombre qui se profile déclenche ainsi un intérêt profond pour les livres et les prophéties.

Des prophéties comme des jeux de piste

Les écrits de Nostradamus sont partout difficilement accessibles. Lorsqu'il commence à rédiger ses prophéties, il sait qu'il ne peut pas tout dire, et qu'il doit notamment ménager l'Eglise catholique, très sensible à toutes les croyances illicites qui pourraient détourner les fidèles de la foi, à une époque où la Réforme allait être initiée. Le “prophète” se doit donc de rester allusif et de draper ses prévisions d'une certaine obscurité.

Elucubrations farfelues pour les uns, vérités à percer pour les autres : que penser des prophéties de Nostradamus ?

L'interprétation des prophéties

Des milliers de traductions des Centuries ont été écrites depuis 1555. Dès 1688, un ouvrage intitulé “Les vraies prophéties et Centuries… avec la vie de l'auteur” était publié à Amsterdam. Les interprétations de Nostradamus prêtent ainsi à débat, jusqu'à nos jours.

Pour Jean-Charles de Fontbrune, spécialiste français de Nostradamus, dont l'ouvrage, “Nostradamus, historien et prophète”, s'est écoulé à plusieurs millions d'exemplaires à travers le monde, les quatrains de Nostradamus recèlent de prévisions véritablement exactes pour ceux qui “se détachent de tout préjugé personnel”. Le “prophète” de Salon-de-Provence aurait ainsi prévu plusieurs grands événements de l'Histoire française et européenne : l'arrestation de Louis XVI à Varennes, le règne de Napoléon Ier (”Un empereur naîstra près d'Italie / Qu'à l'empire sera vendu bien cher / Diront avec quels gens il se rallie / Qu'on trouvera moins prince que boucher”), la guerre de 1870, l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne. Jean-Charles de Fontbrune accrédite aussi la thèse selon laquelle Nostradamus prédit dès 1555 la chute de la monarchie en France. Seul bémol : le terme “monarchie” ne serait pas explicitement employé….

Les prophéties erronées

Ainsi, à ces thèses qui certifient les talents de visionnaire de Nostradamus, répondent d'autres études, plus sceptiques, comme celles de Pierre Brind'Amour ou Georges Dumézil. Pour ces historiens, le langage obscur de Nostradamus, mélange de vieux français, de latin et de provençal, a abouti à des interprétations erronées. Pierre Brind'Amour fait notamment remarquer que le natif de Saint-Rémy aurait emprunté plusieurs de ses prophéties à des astrologues (Richard Roussat par exemple) ou à des auteurs antiques, comme Tite-Live ou Julius Obsequens.

Michel de Notre-Dame est né en 1503 à Saint-Rémy de Provence. Il vécut à la Renaissance, au temps des Humanistes, notamment sous les règnes prestigieux de François Ier et d'Henri II. Après de solides études en la faculté de Montpellier, il devint médecin et se distingua dans la lutte contre la peste.
Dans le même temps, il s'attela à l'écriture de ses fameuses prophéties, rassemblées en dix livres contenant en tout mille quatrains: “les Centuries”.
Ces fameuses prédictions concernent le futur de celui qui sera dès lors, comme les érudits de son époque, plus connu sous son nom latinisé. Il dit les avoir écrites pour le profit de l'humanité, et elles feront bien longtemps parler d'elles. Il y prédit notamment la mort tragique du roi, au cours d'un tournoi:

“Le Lyon jeune le vieux surmontera
En champ bellique par singulier duelle
Dans cage d'or les yeux lui crèvera:
Deux classes une, puis mourir mort cruelle.”

En juin 1559 en effet, le jeune britannique (lyon) Montgomery affrontera Henri II, Roi (lyon) de France au cours d'un des derniers tournois de l'ancien temps. La lance du premier se rompit sous le casque d'Henri II et transperça l'œil. Le roi agonisa pendant 10 jours, et mourut comme l'avait déjà annoncé Nostradamus à la reine en entretien privé. Il avait cependant écrit et publié ces mots 4 ans avant la mort du roi.
Dès lors la célébrité de Nostradamus dépassera largement sa région, et son époque. Protégé par Catherine de Médicis, il deviendra sous le règne de Charles IX conseiller et médecin royal.

Ces “Centuries” comptent la prédiction d'environ mille événements, et ont suscité d'innombrables commentaires. Chaque quatrain mérite en effet une “traduction” pour le rattacher à l'événement qu'il annonce, tant les détails sont précis et les allusions nombreuses. C'est ce que tentèrent de faire de nombreux exégètes. Ceux-ci se heurtèrent à plusieurs problèmes: culturels (le style de l'époque et les références latines, notamment géographiques), d'organisation (relier les quatrains comportant les mêmes termes mais séparés volontairement par l'auteur), et enfin d'état d'esprit, chacun voulant mettre en accord le texte avec sa propre théorie (politique ou ésotérique). De fait, même les quelques commentateurs passés sérieux, qui prouvent l'authentique talent de visionnaire du prophète provençal, n'ont pu réussir à traduire l'ensemble des quatrains.
Les Centuries passent donc pour cela, mais à tort, pour un texte obscur et confus. En réalité les quatrains les plus célèbres montrent qu'il n'est nul besoin de compliquer l'explication des vers pour voir se révéler les événements, ce qui est le défaut de nombreux commentateurs passés. Le livre nouveau “Nostradamus: les Centuries” est pour cela enfin une traduction bien plus complète que ses devancières, mais aussi bien plus claire, sérieuse, et raisonnable. Beaucoup en effet se sont acharnés à “torturer” les vers de Nostradamus, particulièrement au moyen de trop nombreuses anagrammes. Ce nouvel ouvrage n'en fait pas du tout usage: il confirme que les mots seuls suffisent. Nostradamus lui-même annonçait d'ailleurs, dans les lignes d'introduction et le premier quatrain, que son travail “ne sera pas vain”. Ailleurs, il précise encore que ses prophéties seront enfin traduites, et il situe cet événement dans le temps: “quand l'ignorance aura été dissipée”, après des combats russes dans la région actuelle de la Tchétchénie, et lorsque des marionnettes se moqueront des hommes politiques.
Aujourd'hui le livre “Nostradamus: les Centuries” propose la première explication de l'intégralité des Centuries. Ecrit par un scientifique, il reconnaît pour la première fois tous les événements du passé qui ont été effectivement prédits par Nostradamus. Ces commentaires éclairent enfin ces prédictions, dont les innombrables détails écartent toute intervention possible du hasard. Ils permettent dès lors de montrer le talent prophétique de Nostradamus, de façon extrêmement convaincante.
C'est ainsi que l'on peut reconnaître la réalisation, jusqu'ici, de déjà plusieurs centaines d'événements de l'histoire. On y avait déjà reconnu, au fil du temps, l'exécution de Charles Ier d'Angleterre, puis sans la moindre ambiguïté la Révolution Française (”La tête bleue fera la tête blanche”), l'avènement de Napoléon (”Un empereur naîtra près d'Italie”), la dictature d'Hitler… Il est aussi question d'un chef “portant du chaume” qui combattra contre les Turcs. Ce fut la bataille de Navarin en 1821, et le général… Maison! Ailleurs, Nostradamus annonce la découverte des Écrits de la Mer Morte, décrit l'assassinat de J.F.Kennedy à Dallas, et dévoile les mystères qui l'entourent, la restauration des Jeux Olympiques par un Français, la Guerre du Golfe… Il évoque “la Rose” qui régnera en France, les deux septennats de François Mitterrand, et l'avènement de Jacques Chirac après deux tentatives infructueuses.
Autant de quatrains incompris jusqu'ici, autant de prédictions d'événements nouveaux, passés ou futurs, qui n'étaient même pas seulement cités dans la plupart des ouvrages précédents. C'est ainsi que l'on peut lire ces mille prophéties qui parcourent l'Histoire dans sa totalité. Tous les événements importants y figurent en effet, sans exception. Et d'innombrables quatrains jusqu'alors délaissés paraissent d'une clarté prophétique étonnante. Plus de cinq cents quatrains, traduits pour la première fois, évoquent en détail l'histoire de la France et de l'Europe, les guerres mais aussi les inventions modernes, les changements, les progrès, et nous préparent à l'avenir.
En comprenant mieux cette œuvre, dont on parle beaucoup sans guère la lire, une nouvelle perception des Centuries se fait jour peut-être.

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Combien de prophéties des Centuries déjà réalisées?

On ne pouvait pas répondre à cette question jusqu'à récemment. En effet on a vu de très nombreux commentaires des quatrains rédigés par Nostradamus, réalisés par des exégètes toujours convaincus. Mais tous ne s'attachèrent qu'à un nombre réduit de quatrains, certes troublants; mais jamais suffisants pour permettre de regarder les Centuries d'une façon statistique. Or pour avoir une opinion sérieuse sur l'éventuel talent prophétique de Nostradamus, il faut évidemment considérer l'ensemble de l'oeuvre et la comparer aux événements de l'Histoire: autrement dit, les événements annoncés se sont-ils effectivement produits? Et dans quelle proportion?

Heureusement la première traduction de l'intégralité des célèbres Centuries de l'astrologue et médecin provençal de la Renaissance permet de porter un regard plus global sur l'ensemble de l'oeuvre, en passant en revue tous les événements historiques d'importance, et les reliant aux quatrains des Centuries, et ceci avec la volonté de ne pas torturer les vers ni transformer les mots.

Combien donc de telles prédictions semblent être avérées par les faits historiques survenues entre l'époque de Nostradamus et nos jours? Sur les 1024 quatrains des Centuries, environ 800 quatrains que l'on peut relier clairement à des événements effectivement survenus.

Quatrains célèbres

Certains quatrains célèbres des Centuries ont depuis longtemps attiré l'attention. Parfois utilisés à dessein, ils ont en tout cas contribué à prolonger la renommée de Nostradamus bien après sa mort, et celle de son œuvre, qui accompagne constamment l'Histoire au fur et à mesure que de nouveaux événements se réalisent.
Troublants repères, ils donnent aussi la mesure de la révélation prophétique de Nostradamus: très claire et gorgée de détails, ainsi que la manière de comprendre l'ensemble des Centuries: très simplement.
L'un des premiers quatrains-références est celui qui annonce la fin d'Henri II lors d'un tournoi mortel:

I.35:
Le lyon ieune le vieux surmontera,
En champ bellique par singulier duelle,
Dans cage d'or les yeux lui crevera,
Deux classes une puis mourir mort cruelle.

Le 30 Juin 1559, Henri II participe à un tournoi. Il y affronte le jeune comte Gabriel de Montgoméry. Au second assaut, la lance de ce dernier se brise sur le heaume du souverain, lui crevant l'œil gauche. Après une longue agonie, le roi meurt, le 10 Juillet.
De tous les événements qui se sont produits, la mort tragique du roi de France est le seul auquel cette prophétie puisse s'appliquer, et avec une précision extrême. Tout y est: le Lion est le symbole des rois; son adversaire, fils du capitaine de la garde écossaise d'Henri II, arborait un lion sur ses armoiries… et le casque du roi était d'or.
Le quatrain, qui fera longtemps parler de lui, avait été publié quatre ans avant la mort du souverain.

D'autres ne sont pas moins clairs, et montrent bien que Nostradamus ne s'arrête pas au seul sort de la France. Ainsi:

IX.49:
Gand & Bruceles marcheront contre Anvers
Senat de Londres mettront à mort leur Roy,
Le sel & vin luy seront à l'envers,
Pour eux avoir le regne en desarroy.

Un roi sera bien condamné, à Londres. Charles Ier sera jugé et exécuté par ce que l'on appellera le “parlement croupion” purgé par Cromwell. L'événement marquera le début du règne de ce dernier, et une période de troubles pour l'Angleterre. Ce sera en janvier 1649, près de cent ans après la publication de ce quatrain.
Mais trois mois seulement auparavant, on aura signé le traité de Westphalie, qui marquera la fin de la guerre entre Espagne, maîtresse de Gand et Bruxelles, et Provinces-Unies, au nord d'Anvers.
La clarté du quatrain ne manqua pas de surprendre. Mais pas les commentateurs habitués à l'œuvre. On trouva un écho non moins spectaculaire à ce quatrain:

II.51:
Le sang du juste à Londres fera faute,
Bruslez par foudres de vingt trois les six,
La dame antique cherra de place haute,
De mesme secte plusieurs feront occis.

Dans une période de troubles politiques, Londres subira deux terribles calamités: une grande peste, et le terrible incendie historique où 13.000 maisons et 87 églises seront détruites. Cela se déroulera… en 1666 (”trois les 6″, écrivait Nostradamus).Touchant cette fois la France, et regorgeant de détails, d'autres quatrains des Centuries feront longtemps parler d'eux. Ainsi le fameux:

IX.20:
De nuict viendra par la forest de Reines
Deux pars vaultorte Herne la pierre blanche,
Le moine noir en gris dedans Varennes
Esleu cap. cause tempeste, feu sang tranche.

Tout semble y être: la fuite nocturne de Louis XVI, habillé de gris, et passant à travers la “Forêt de la Reine”, qui se situe exactement entre… Ste-Ménehould, où il sera reconnu, et Varennes, où il sera arrêté.
“Nostradamus: les Centuries” montre que “moine” désigne habituellement le roi, dans les textes de Nostradamus, et explique les nombreuses autres allusions, sur lesquelles beaucoup déjà se sont penchés.
Bientôt le monarque Capétien sera exécuté, et beaucoup d'autres avec lui, dans des circonstances que d'autres quatrains fort troublants décrivent. Parmi ceux-là qui agitèrent beaucoup les esprits, le célèbre:

II.2:
La teste blue fera la teste blanche
Autant de mal que France a faict leur bien:
Mort à l'anthene, grand pendu sus la branche,
Quand prins des siens le Roy dira combien.

Quels sont les faits qui peuvent se rapporter à un tel quatrain? Des têtes qui se vident de leur sang, une exécution qui touche la France et la royauté.
La tête des nobles deviendra blanche, exsangue, et ceux-ci souffriront autant que la France leur avait donné de privilèges jusqu'à ce jour. L'anthene, antinos en grec, c'est la fleur, la fleur de lys, emblème de la monarchie française.
Lieux, personnages, et circonstances, sont très clairement donnés. C'est encore le cas avec le non moins célèbre quatrain qui annonce l'ascension et le parcours de Napoléon:

I.60:
Un Empereur naistra pres d'Italie,
Qui à l'Empire sera vendu bien cher,
Diront avec quels gens il se ralie,
Qu'on trouvera moins prince que boucher.

Quatrain déjà troublant sans autres commentaires, “Nostradamus: les Centuries” met pourtant l'accent sur des détails fort peu innocents. Il sera vendu bien cher, diront ceux qu'il ira trouver: les “gens” qui sont en fait les “Gênois”, qui auront cédé la Corse à la France un an avant sa naissance en échange d'une présence militaire française. L'étrange prénom de Napoléon enfin, est une déformation d'Anabulione, qui renvoie selon les spécialistes à saint Nicolas,… patron des bouchers.